TUNISIE : Bilan d’une nouvelle semaine de répression
dans le bassin minier
Un simulacre de procès
Plusieurs personnes ont été arrêtées
à Redeyef le dimanche 27 juillet 2008, quelques heures seulement après
la manifestation organisée dans la matinée pour demander la libération
des prisonniers du mouvement du bassin minier et l’arrêt des poursuites
à leur encontre. Il s’agit de :
- Zakia Dhifaoui, enseignante, militante du forum démocratique
pour le travail et les liberté et membre de l’association de lutte
contre la torture en Tunisie. Elle s’est rendue à Redeyef pour
rendre visite aux familles des détenus. Elle a participé à
la manifestation, son arrestation a eu lieu chez Jomâa Hajji, épouse
de Adnane Hajji porte parole du mouvement.
- Faouzi Al-Mass, technicien supérieur à la compagnie des phosphates
de Gafsa.
- M’âamar Amaïdi, instituteur.
- Abdelaziz Ben Soltane, enseignant.
- Abdessalem Dhaouadi, enseignant.
- Kamel Ben Othmane, enseignant.
- Nizar Chebil, ouvrier journalier.
Ils ont tous été victimes d’actes de torture
dans les locaux de la police. Leur procès s’est tenu jeudi dernier
au tribunal de première instance de Gafsa, ils sont poursuivis pour "dégradation
de biens d’autrui, atteinte aux bonnes mœurs, rébellion de
la part de plus de dix personnes sans usage d’arme, atteinte à
un fonctionnaire, jet de produits solides, troubles et perturbations sur la
voie publique". Lors de cette audience, Zakia Dhifaoui a déclaré
qu' elle a été victime, pendant son arrestation, d’harcèlement
sexuel et de menaces de viol de la part de Mohamed Youssefi, responsable de
la brigade d’Al-Irched de Gafsa. Elle a également déclaré
qu' elle a signé, sous la menace, un procès verbal dont elle
ignorait le contenu. Le président du tribunal a rejeté la demande
de la défense d’enregistrer ses déclarations, il a ensuite
interrompu l’audience et renvoyé le procès au 14 août.
Les arrestations se poursuivent
Outre les personnes arrêtées dimanche dernier,
la police a procédé lundi 28 juillet 2008 à l’arrestation
de Abid Khlaïfi fonctionnaire administratif dans un institut supérieur
de Gafsa. Il était actif au sein du comité des diplômés
chômeurs. Il a été déféré devant le
juge d’instruction jeudi 31 juillet.
Représailles contre les immigrés de Nantes
originaires de Redeyef
après les intimidations et les menaces à l’encontre
des immigrés originaires de Redeyef résidant à Nantes pour
avoir exprimé leur solidarisé avec leurs proches réprimés
à Redeyef, les autorités tunisiennes sont passées à
l’acte. Sghaïer Belkhiri a été arrêté
le vendredi 1er août 2008, dès son arrivée au port de la
Goulette près de Tunis. Il rentrait au pays pour passer ses vacances
avec sa famille. Le matin du même jour, son frère Sebti qui comptait
se rendre à Tunis pour l’accueillir, a été arrêté
à Metlaoui. Sebti Belkhiri a déjà été arrêté
puis libéré lors des protestations du bassin minier.
Ce matin, tous les deux ont été déférés
devant le juge d’instruction de Gafsa qui a ordonné leur mise en
détention. Ils sont accusés de "financement d’une bande
de malfaiteurs". Le 31 juillet, le 1er et le 2 août, les avocats
de la défense ont été empêchés à plusieurs
reprises de rendre visite à Adnane Hajji et Béchir Lâabidi
détenus à la prison de Kasserine, et à Taïeb Ben Othmane,
détenu à la prison de Sidi Bouzid.
Il faut rappeler le caractère illégal et punitif
des mesures d’éloignement à Kasserine et Sidi Bouzid de
Adnane Hajji, Béchir Lâabidi et Taïeb Ben Othmane. La loi
stipule que pendant la procédure d’instruction, ils doivent être
détenus dans une prison dépendant du tribunal de Gafsa, ce qui
n’est pas le cas pour leur lieu de détention actuel.
Courriel : bassin.minier@hotmail.fr c/o FTCR, 3 rue de Nantes
75019 Paris
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