Procès du 4 décembre 2008 : NON A LA CRIMINALISATION DES LUTTES SOCIALES DANS LE BASSIN MINIER
(traduit de l’arabe)
Ce jeudi décembre 4 décembre, Adnane Hajji, Béchir
Lâabidi, Taïeb Ben Othmane, Adel Jayar et leurs camarades du bassin
minier sont traduits devant le tribunal pénal de Gafsa pour des inculpations
diverses, montées de toutes pièces. Ce procès, précédé
par d'autres ces derniers mois, s'inscrit dans la suite des événements
qui ont eu lieu à Redeyef, M’Dhilla, Oum Lâarayess et Metlaoui,
depuis le début de l'année pour protester contre le chômage,
la pauvreté, le népotisme et la corruption.
Face aux revendications légitimes de la population, le régime
de Ben Ali a eu comme unique réponse de lâcher des milliers d'agents
appartenant à plusieurs brigades de «sûreté»
contre une population sans défense. Equipés d'armes, de gaz lacrymogène,
de matraques, de chiens et de canons à eau chaude, ils ont agressé,
tué, blessé, pillé, saccagé et détruit. Ils
ont procédé à des dizaines d'arrestations parmi les dirigeants
du mouvement de protestation pacifique et ceux qui y ont participé. Les
personnes arrêtées ont été victimes de tortures et
de mauvais traitements. Des accusations à caractère criminel ont
été fabriquées afin de dissimuler la nature politique de
leur cause.
Le procès de Adnane Hajji et ses camarades, autant que les précédents,
confirme l'hostilité du régime de Ben Ali contre les catégories
populaires, il reflète sa nature dictatoriale et fasciste. Il appauvrit
et affame le peuple et le prive du droit de manifester et de se défendre,
en servant les intérêts d'une minorité mafieuse qui pille
incessamment les ressources et les richesses du pays, sous la protection de
l’administration, de la police et de la magistrature.
Les événements du bassin minier ont démontré, une
fois de plus, à quel point la question sociale et la question démocratique
sont étroitement liées dans notre pays. La répression qui
s’abat sur la population du bassin minier ne constitue guère une
exception dans notre quotidien, elle touche aussi les étudiants, les
chômeurs ainsi que les militantes et les militants des partis politiques,
des associations, des organisations indépendantes, les journalistes et
les juges indépendants. En intensifiant la répression, le régime
de Ben Ali cherche aussi à étouffer toute contestation de la farce
électorale qu' il prépare pour 2009 afin de consacrer la
présidence à vie et renouveler sa démocratie de façade.
Il a ainsi, accentué sa mainmise sur la société pour empêcher
le développement d’un mouvement politique et social susceptible
de contrecarrer cette mascarade et démasquer ses résultats, d'autant
que les conséquences de la crise économique sur Tunisie vont s’aggraver
pendant les mois à venir, et que le régime Ben Ali compte bien
en faire subir les retombées aux classes populaires, ce qui ne peut que
nourrir leur indignation et les inciter à militer.
Le Parti communiste des ouvriers de Tunisie, condamne le procès de Adnane
Hajji, Béchir Lâabidi, Taïeb Ben Othmane, Adel Jayar et leurs
camarades. Il exige leur libération immédiate et inconditionnelle,
l’arrêt des poursuites dont font l'objet les personnes arrêtées
ou recherchées, à l’intérieur du pays comme à
l'étranger. Il réitère, son soutien à la population
du bassin minier et ses revendications légitimes, qui n'aboutiront que
par la poursuite de la lutte et la constance de leur résistance.
Il exhorte toutes les forces démocratiques à s'unir pour mettre fin à cette flagrante offense.
Parti communiste des ouvriers de Tunisie Tunis, le 3 décembre 2008