IMPRESSIONS D’ALGÉRIE

Célestin grandrieu

Pour ceux d’entre nous devenus militants à 18 ans, pour s’opposer à la guerre injuste et féroce que la France officielle faisait au peuple d’Algérie, un séjour à Alger n’est pas un voyage comme les autres ; la mémoire y affleure et l’émotion avec ; cela n’interdit pas d’observer avec lucidité, au hasard des rencontres et des rues.
Les souvenirs d’abord : le Forum, le balcon du gouvernorat, d’où parla Salan au 13 mai devenu siège du pouvoir algérien ; l’avenue Didouche Mourad, ex-rue Michelet avec la grande porte et le tunnel des facultés, au-dessous du camp retranché de l’OAS en 61 : aujourd’hui amère victoire, le carrefour se nomme Maurice Audin ; l’histoire ici est à fleur de peau, mais qui encore, parmi les passants, sait qui était le martyr de la cause algérienne, ou parmi ces jeunes étudiants aux portes de la fac ?
Plus loin, la Casbah, ruelles surpeuplées aux façades à la turque en train de s’affaisser. La maison que firent exploser les soudards de l’armée coloniale, durant la bataille d’Alger, avec Ali la Pointe et ses compagnons, a une façade close de musée, qui n’est plus qu' un décor. Tout l’arrière a été soufflé et le dernier tremblement de terre a achevé l’effondrement. Tout le quartier, d’ailleurs, est en mauvais état ; après l’indépendance, quelques immeubles au bas ont été rénovés. Puis vinrent les années de plomb ; les tueurs GIA régnaient en égorgeurs dans les ruelles et tout s’est arrêté. Depuis une génération les murs ont été fragilisés par le nettoyage à grande eau, les soutènements en bois s’affaissent. Est-il encore temps de sauver la Casbah d’Alger de la ruine ? Sur les hauts de la ville, une haute villa mauresque, la sinistre villa Sésini, d’où sortaient il y a 50 ans les cris des patriotes suppliciés ; elle n’est plus qu' une bâtisse vide, en attendant peut être un promoteur qui ne craigne pas les fantômes. Ainsi s’érodent peu à peu les mythes qui peuplent nos mémoires.

EN FLANANT DANS ALGER

La première impression après quelques années d’éloignement est celle de la paix retrouvée et d’un nouveau départ. De l’aéroport au centre de la ville, une rage de construction, de grands immeubles à foison dont certains, nous dit-on, montés très vite par des entreprises chinoises. Beaucoup plus de cargos dans le port et, sur les trottoirs des différents quartiers fort peu, finalement, de mendiants ou SDF : ici, la pauvreté se cache. Une autre nouveauté saute aux yeux : il y a quelques années encore et surtout vers 95, les fanatiques égorgeaient à loisir, aujourd’hui, il y a certes d’assez nombreux policiers aux quelques points sensibles, mais ce qui était alors impensable est devenu possible. Un groupe de Français flânant dans les échoppes à la Casbah et à Bâb el Oued, quartiers populaires qui furent des fiefs intégristes, cela ne passe pas inaperçu, même si quelques amis, anciens moudjahiddines taillés en armoires kabyles, nous chaperonnaient prudemment. Faut-il le dire ? Nous fûmes, à l’inverse des précautions prises, étonnés en ces lieux de l’accueil amical, ouvert, des passants, du nombre d’inconnus qui s’adressaient à nous, disant « soyez les bienvenus ». La même gentillesse, le même désir de parler à ces Français qui ne sont pas des étrangers comme les autres, frappe dans toutes les rues d’Alger, en tous quartiers, y compris ceux où les barbus font nombre. Au reste, les filles voilées sont aujourd’hui moins fréquentes qu' en certains quartiers d’Ile de France. Depuis quelques années, les rues du centre ont été admirablement restaurées, en blanc et bleu ; Alger est aujourd’hui propre et belle plus que jamais. Est-ce à dire que l’Algérie est sortie de ses années féroces, que l’intégrisme assassin a perdu la partie, que l’argent du pétrole annonce une ère de croissance économique et sociale ? Il serait naïf d’en rester à ce premier constat, la réalité algérienne est aujourd’hui bien plus complexe.

RENCONTRES AVEC LES FORCES VIVES

Pratiquer la solidarité avec un peuple, c’est d’abord rencontrer les progressistes du pays, ces militants luttant pour la démocratie, l’égalité, les libertés, qui sont le sel de la terre ; nous n’avons surtout pas à leur infliger des leçons, ce serait incongru quand l’État français actuel est un tel déni à la volonté populaire, quand la société française est en tel désarroi. Mais nous devons les écouter sans aucune flagornerie et leur dire notre soutien à des combats qui nous paraissent justes. Il serait absurde, sous prétexte de non-ingérence, d’être en retrait des luttes menées dans le pays par des gens admirables. En Algérie, comme ailleurs en Afrique, les libertés de penser, de dire, l’égalité contre l’exploitation, l’indépendance nationale, ces objectifs sont les nôtres comme les leurs.
Les rencontres avec ces militants algériens, dans leur diversité, permettent d’infléchir la première impression, de recueillir analyses et témoignages. L’intégrisme est militairement vaincu, grâce aux efforts, à ne pas oublier, de ces policiers, soldats et volontaires, qui en moururent par milliers. Il ne reste plus que quelques centaines peut être de clandestins armés dans le sud du pays et ils servent surtout de prétexte à des manœuvres militaires avec l’OTAN et les Américains.
Politiquement, c’est bien différent, parce que la décennie de sang de 1990 à 2000 a décapité l’Algérie de son tissu démocratique avec férocité et rage, que seuls les témoins rencontrés peuvent permettre de comprendre : les femmes éventrées, les enfants égorgés, les hommes découpés, les filles emmenées en esclavage sexuel, le « fascisme vert » a fait des dizaines de milliers de morts, militants laïques et syndicalistes, communistes et imams progressistes, journalistes et universitaires. Tous les opposants algérien rencontrés se sentent insultés quand des journaux français, des intellectuels de la « gauche caviar » parisienne mettent en doute les crimes intégristes et répètent, les bons apôtres, « qui tue qui ? » On lit le « Monde » en Algérie, assez pour s’indigner qu' il ait publié sans aucun commentaire critique une page d’Ali Benhadj, le théoricien des défunts FIS et GIA, à peine sorti de prison. Cela d’autant que l’atmosphère est parfois lourde dans le processus de réconciliation nationale, approuvé par une population qui veut en finir avec quinze ans de guerre. Aux termes de cette « charte », des tueurs blanchis se promènent libres, voire moqueurs, devant les fils de leurs victimes et peuvent même prétendre à une pension…Un militant algérien ne nous l’a pas caché : « nous sommes « survivants » de ces années féroces, nos organisations, décapitées par les exécutions, la peur, la fuite à l’étranger, sont faibles et isolées ; l’intégrisme, s’il n’a pas réussi à imposer un régime théocratique à un peuple algérien qui ne le voulait pas, a pour une longue période démantelé les capacités de résistance à l’exploitation, à la mondialisation capitaliste, aux privatisation imposées par le FMI. »
Le pouvoir d’État algérien, bureaucrates et privilégiés issus du FLN, a longtemps favorisé l’éclosion de l’intégrisme avant de le combattre. « L’arabisation » avait peuplé les écoles d’enseignants venus d’Arabie Saoudite et cultivé les prêches virulentes dans les mosquées. Aujourd’hui encore, on l’oublie trop souvent, le pouvoir du président Bouteflika comprend une aile islamiste, et le tout nouveau premier Ministre a toujours été favorable au compromis politique avec eux. Tous ceux-là ont une vision commune du futur algérien, privatisation des richesses pétrolières, rapprochement avec les USA, effacement des vestiges de la période « socialiste ». C’est en fait une véritable déferlante « libérale » qui en dix ans a conquis la rue algérienne et gagné les esprits. La « loi du marché » est devenue la règle d’or à commencer par les taxéis d’Alger qui ont à peu près tous supprimé le compteur et négocient avec leurs clients des tarifs allant du simple au quadruple. Le chômage est officiellement fréquent, mais plus encore le « trabendo », trafic « informel » en tous genres, débrouille de survie pour certains, bénéfices énormes pour d’autres qui disposent des capitaux de départ ; tout cela illégal, mais ouvertement toléré par les autorités, « libéralisme » oblige !
Le plus grave est, me semble-t-il, que ces options libérales ont gagné dans les têtes. Les militants du M. D. S., eux-mêmes, issus d’un lointain parti communiste algérien, puis du défunt P. A. G. S., opposants résolus du pouvoir et de ses complaisances pour l’intégrisme, disent aujourd’hui accepter les privatisations au nom d’un « capitalisme productif » et approuvent le rapprochement avec les USA au nom d’un « monde multipolaire ». ». Seuls quelques communistes regroupés autour du journal « Alger républicain », prônent encore aujourd’hui l’anticapitalisme et l’indépendance nationale…

RÉALITÉS ALGÉRIENNES ET IGNORANCES RÉCIPROQUES

La réalité d’Algérie actuelle se révèle très vite complexe à qui veut la voir et s’informer. Certes, on construit beaucoup, comme à Dakar du reste, mais cette floraison d’immeubles, plus que réponse aux besoins populaires, révèle la spéculation qui fait flamber l’immobilier. Les quartiers populaires connaissent toujours le même entassement, et l’eau est souvent rationnée dans les appartements de Kouba, de la Casbah ou de Bab el Oued. Depuis l’indépendance, l’exode rural les a densifiés et ils n’ont guère été modernisés. Le SMIG est toujours à 10 000 dinars mensuels (une somme ridicule en euros), un salaire convenable à 18 000, et celui d’un enseignant en fin de carrière à 25 000. Le repas le plus frugal vaut plusieurs centaines de dinars, une chemise made in China atteint 1 300 dinars et une belle veste de cuir grimpe à 7 000. Le pouvoir d’achat est ainsi bien faible et on comprend la débrouille algérienne qui contraint beaucoup de pères de famille à une double activité. Certains amis nous ont annoncé que 50 % de la population vivait au « seuil de pauvreté ». Le critère est fort discutable, qui juge des revenus en dollars (moins de 2 par jour) de 1985. Mais il est évident que la pauvreté est réelle, massive, et devient misère parfois dans les villages. Les militants algériens ont toutes les raisons de s’indigner d’un État qui engrange depuis des années l’envolée des prix du pétrole et de s’étonner que la majorité de la population n’en tire aucun profit, alors que spéculateurs, élites militaires et politiques multiplient les résidences luxueuses sur les hauteurs du Grand Alger.
Le pouvoir actuel parrainé par Bouteflika couvre la corruption et la bureaucratie née d’un mouvement de libération, il sait utiliser le discours nationaliste jusqu' à l’outrance (ainsi le terme de génocide à propos de la France) pour cacher la réalité de ses choix politiques. Telle est la réalité du compromis politique avec les islamistes, qualifiés de « modérés » (comme si le Front National était en France « modéré » parce qu' il ne se présente pas en armes à la télé).
Il perpétue des options contraires aux intérêts de la majorité :
Le refus de concevoir la diversité de la nation algérienne, berbère, francophone etc., autant qu' arabe ou musulmane, Les choix « libéraux à l’incitation du FMI, privatisations programmées des ressources, des ports, du pétrole, restructuration des entreprises avec la collaboration des dirigeants de l’UGTA, organisation syndicale devenue courroie de transmission du pouvoir étatique, enfin rapprochement diplomatique et militaire indéniable avec les USA dont des soldats patrouillent au Sahara à la poursuite d’hypothétiques intégristes et dont les appareils d’US air force étaient bien présents à notre arrivée à l’aérodrome d’Alger, en attendant peut être une présence pétrolière…
C’est dans ce contexte qu' il faut situer les derniers développements des relations de haine/amour entre la France et l’Algérie. La signature d’un traité d’amitié eut dû n’être qu' une formalité, les deux peuples y aspirent et les relations de longue date, économiques et culturelles doivent se développer dans l’intérêt des deux. C’était compter sans la mauvaise foi des pêcheurs en eau trouble. Les nostalgiques français des exactions coloniales, à la recherche des voix du Front National ont lancé cette loi imbécile proclamant le « rôle positif de la colonisation ». Ils ont ainsi réussi à provoquer la colère justifiée de la majorité des Algériens. Ce n’est pas sur ces bases là que des relations d’amitié peuvent vivre quand l’Algérie indépendante riche de potentialités est courtisée par toutes sortes de partenaires plus ou moins bien intentionnés, les USA, la Chine, la Russie etc.… Cette aptitude inepte de la France officielle se double souvent en France d’une méconnaissance fréquente des réalités d’Algérie. Combien de fois nos télévisions ont-elles dénoncé la destruction des monuments et tombes européennes en Algérie ? Je peux donc témoigner, à l’inverse, que les cimetières chrétiens d’Alger, et notamment celui de 15 hectares à Saint Eugène, sont entretenus soigneusement, que les seules dégradations de quelques tombes sont dues à leur ancienneté ; que la basilique « Notre Dame d’Afrique » (que notre chauffeur de taxéi nommait « Madame d’Afrique ») domine toujours Bab el Oued ; qu' elle s’orne toujours des souvenirs des cardinaux Lavigerie et Duval, celui que l’OAS appelait Mohamed Ben Duval parce qu' il comprenait le désir algérien d’une nation indépendante et fraternelle, et que deux policiers algériens sont présents alentour pour empêcher tout vandalisme éventuel bien improbable !
L’ignorance française est parfois de très bonne foi, elle n’en est pas moins perverse. Le Figaro, Libération, le Monde ont fini par persuader massivement notre opinion que l’Algérie était une dictature militaire, régnant par la terreur sur des citoyens bâillonnés, des journalistes emprisonnés et réduits au silence. La vérité est autre : à tort ou à raison, la majorité des Algériens soutient Bouteflika, dans des élections qui furent libres et honnêtes, à l’inverse de celles pratiquées à l’ère coloniale, et le seul grand Alger compte plus de quarante titres de journaux, arabophones et francophones, dont El Watan qui tire en français à 140 000 exemplaires. Certes la liberté de la presse est fragile, quelques journalistes ont été condamnés, c’est regrettable, pour injures au gouvernement (Mohamed Benchicou vient de sortir de prison, enfin !), et la télé d’État est tellement inepte et servile que les immeubles sont couverts de paraboles qui regardent TF1 ou Al Jazzira. La liberté de ton des journaux est en tout cas évidente, autant qu' en France où les quotidiens disparaissent pendant que le gouvernement Chirac/Villepin dégringole au plus bas des sondages…
Cette méconnaissance imprègne, semble-t-il, jusqu' au comportement de militants français désireux de solidarité, mais quelque peu désinformés : Marie George Buffet, dirigeante du PCF était le 10 mai à Alger et l’Humanité énumérait le lendemain ses diverses rencontres, officiels, opposants laïques de toutes sensibilités (FFS, RCD, ANR, MDS) et journaux différents, comme El Watan et le Soir d’Algérie : diversité louable mais à l’exclusion des seuls communistes algériens d’Alger Républicain. Étonnant n’est ce pas ?

ET LE NEUF QUI SURGIT D’ALGÉRIE ?

La solidarité nécessaire entre peuple français et algérien ne pourra se consolider que par un renouveau de la mémoire du passé commun, lucide et sans complaisance, de part et d’autre. Cette inflexion de la mémoire est encore à faire en France qui reste malade de son héritage colonial. Rien ne sera accompli sans la reconnaissance officielle de cette iniquité que fut la colonisation et la volonté affirmée de relations égalitaires. Il est très bien que depuis deux ans plus de 60 000 « pieds noirs » soient retournés visiter l’Algérie de leurs pères. Encore faut-il éviter les ambiguïtés que cela génère. Nous en avons rencontré à l’aéroport d’Alger qui avaient confondu l’accueil chaleureux des passants avec la nostalgie du colonialisme défunt : « vous voyez bien qu' ils nous regrettent… ». Cette nécessaire évolution de la mémoire a débuté à Alger, elle y était bien nécessaire aussi. Partout des citoyens, fiers de leur indépendance acquise, remettent en question la version expurgée de l’histoire de leur pays, au profit des privilégiés actuels. Un nouveau syndicalisme naît, revendique les droits de salariés dans les ports, les écoles, dénonce les privatisations malgré les bureaucrates officiels ; d’autres luttent pour la laïcité, l’égalité des femmes, soumises à un code de la famille qui perpétue le pouvoir du père, du frère ou du mari, la reconnaissance du pluralisme linguistique, culturel, idéologique (sait-on que tout parti pour être légalement reconnu doit publier la liste de ses adhérents, les offrant ainsi à la répression voire au crime intégriste ?).
D’autres encore interrogent l’histoire du mouvement national pour en corriger aujourd’hui les dérives nationalistes ou pseudo religieuses : ainsi ce musicien de Constantine spécialiste de cette musique judéo- arabo-andalouse dont les mélodies sont présentes de Cordoue jusqu' au Kazakhstan, avec des langues différentes ; il a tenu devant nous à rendre hommage à son grand maître Cheikh Raimond (père adoptif d’Enrico Macias) assassiné à Constantine pendant la guerre de libération par des nationalistes obtus qui voulaient interdire aux juifs d’intégrer la nation algérienne libérée. Ainsi ce commerçant de Ghardaïa nous expliquant que les juifs algériens de l’oasis du sud qui avaient pris la nationalité de l’Algérie indépendante ont été expulsés du pays vers la France ou Israël, absurdement, après le coup d’état de Boumédienne et la guerre israélo-arabe.

Cette Algérie qui s’interroge et qui naît, nous l’avons rencontrée aussi et aimée grâce à cet élu d’un quartier algérois, animateur d’une association pour la mémoire de Fernand Yveton et Henri Maillot, deux pieds noirs communistes algériens, exécutés par le pouvoir colonial parce qu' ils avaient choisi de rejoindre la lutte armée pour la libération de leur pays. Le premier fut guillotiné parce que François Mitterrand, ministre alors de la justice refusa de commuer sa peine en prison à vie ; le même Mitterrand, qui, devenu président eut à cœur de supprimer la peine de mort… Maillot, lui alimenta en armes un maquis crée par les communistes algériens ; l’aventure fut brève, il fut anéanti par l’armée coloniale, bien renseignée par quelques anticommunistes. C’est pourquoi il est important que des Algériens d’aujourd’hui, enfin, nettoient la mémoire de ses tabous, disent que des « Européens » et des « Juifs » ont participé à la lutte de libération nationale à plein titre et l’ont payé de leur vie ou par l’exil.
Leur combat pour la mémoire est aussi le nôtre, nous avons voulu l’exprimer en allant avec eux déposer une gerbe en hommage internationaliste sur les tombes à Alger de Fernand Yveton et Maillot. C’est à ma connaissance la première fois qu' un groupe de Français, solidaire des démocrates algériens, est allé honorer ceux que Massu nommait des traîtres, alors que leur geste eût pu éviter le drame de l’exil à des milliers de « pieds noirs algériens » qui n’avaient pas suivi le sillage criminel de l’OAS. L’histoire malheureusement ne se réécrit pas.
Ces impressions d’Algérie et les réflexions qu' elles ont suscitées sont issues d’un séjour algérien fin avril 2006 au sein d’un groupe d’amis languedociens. Elles sont évidemment subjectives et n’engagent que moi. Je ne peux les conclure sans inciter à aller, comme nous, rencontrer le peuple algérien, chaleureux et complexe.

 

publié dans la revue Aujourd'hui l' Afrique n°101

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